vendredi 28 novembre 2008

"Chapelle de méditation" exposée à la mairie de Saint-Soupplets (77)


Du mercredi 26 au dimanche 30 novembre au Foyer Polyvalent de Loisirs, la municipalité de Saint-Soupplets organise la 4ème édition de cette grande exposition qui regroupe de grands artistes peintres, sculpteurs et photographes.

J'y expose 5 tableaux formant l'espace d'une chapelle de méditation. Voici le premier, face à l'entrée de la chapelle, nommé "Lumière" :


A partir de ce tableau inaugural, voici la méditation proposée :

Pratique de méditation : j’entre dans la chapelle, je me concentre sur le tableau face à moi.

Je me remplis de sa Lumière. Plus je concentre sur la masse centrale, plus la lumière semble venir d’une Source inépuisable. Je m’emplis de couleur. Rupture sensorielle ?

Alors je porte mon regard sur la droite. Rouge. Feu de la Genèse. 



Le nouveau tableau se met en retrait, n’offrant que des effets parcimonieux de couleurs, un contraste sommaire. J’ajuste mon regard. Je détaille les légères fluctuations colorées. Je deviens finesse de la pétale d’une fleur. Je sors de mes pensées, de mes richesses ou de mes soucis.

Je me tourne doucement vers le tableau suivant. Vert. Végétation où vit le cycle de la Terre.
Je ne suis plus que regard. Je n’ai plus de pensée. Je commence à ressentir le repos de mon esprit. Je respire doucement et régulièrement. Je détaille les textures de couleur. Je rejoins la trame de lin du tableau. Je m’imagine plante, animal.

Je continue à tourner sur moi-même. Un nouveau tableau. Violet. Violence. Toujours ces couleurs modestes. Je me révolte : pourquoi s’émanciper de la communauté humaine ?
Mais je me sens rejoindre le grand Tout, la grande communauté des hommes. Et je glisse sans obstacle comme un oiseau dans le ciel.

Oiseau, je laisse glisser mon regard. La lumière se densifie. Orange dans le Bleu. Vibration orange baignée de bleu. Suis-je face à cette porte que l’on appelle Paradis ?
Je fais de nouveau face, comme pour ouvrir la porte. Je reviens. La Lumière m’accueille.

J’entre dans l’Eternel retour.


Quelle est la modernité de ma démarche ?

Ma démarche artistique prend le contre pied de la tendance actuelle qui est l'accumulation sur un même support de différentes images, qui est l'addition sur un même support de plusieurs gestes de découper/coller. C'est la transposition au plan de l'art de notre ambiance contemporaine saturée par le souci de l'ordre, des rapports de force, de la "visibilité qui en impose".

Au contraire, "je m'efforce à un moins de force", "j'invite à une acceptation de l'entropie, du un-peu-plus-de-désordre". A coté d'une écologie des ressources, je propose une "écologie des images".

Aussi ma démarche est plutôt de prendre une image, d'ouvrir ses potentiels de forme et de couleur et laisser s'écouler, laisser se diffuser les formes et les couleurs.

Je suis philosophe de formation. La philosophie distingue entre l' Etant, constitué par les activités et les technologies, et l'Etre qui est une attitude de disponibilité à ce "moment de vie" où le sens devient ambigu, équivoque, hyperbolique. Le moment où dans les possibles connus, s'ouvre une fenêtre vers l'im-possible. C'est im-possible, et pourtant, j'y suis, j'y chemine.

Chacun de mes tableaux est un témoignage de mon cheminement dans l'im-possible.

dimanche 3 février 2008

De la France vers la Chine, s'envole l'oiseau fleur, s'envole le Phénix


A la devanture de la librairie le Phénix, Boulevard de Sébastopol, est proposé au passant l'achat d'une encre singulière : c'est l'empreinte d'un corps d'homme, mais tête, bras, jambes ont disparu. Apparaissent des motifs qui évoquent les feuilles, ou les plumes dans l'aile d'un oiseau. Il y a transformation du corps d'un homme en un oiseau aux ailes végétales. Un phénix en somme.
Le phénix (du grec ancien φοῖνιξ / phoinix) est un oiseau fabuleux, doué de longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s'être consumé sous l'effet de sa propre chaleur. Il symbolise ainsi les cycles de mort et de résurrection.

Le fenghuang (鳳凰 / 凤凰 en piyin : fènghuáng) ou phénix chinois est un oiseau mythique qui règne sur tous les autres oiseaux. On dit qu'il est le plus doux et le plus sage des oiseaux. Les mâles sont appelés Feng (鳳) et les femelles Huang (凰). Cette distinction des genres est parfois éclipsée pour ne former qu'une seule entité féminine. En effet cet oiseau est souvent associé au dragon (dont il est parfois considéré comme le père) qui est son pendant masculin. Il était d'ailleurs l'emblème personnel de l'impératrice (celui de l'empereur étant le dragon), et apparaissait pour annoncer, comme le ky-lin (ou ky-rin), la naissance d'un grand philosophe.

Je me rapproche de la vitrine, prend une photo. Curieusement, mon visage s'ajoute là où les parties se joignent, s'articulent. Je deviens deux fois empreinte. Encore une métamorphose !


Je réalise soudain que l'encre devait se retrouver ici dans cette librairie dont le nom est Phénix. Son destin en somme. Je remercie ici l'équipe de leur accueil très chaleureux.

En dessous de l'encre, on peut lire ces deux textes, l'un en français, l'autre en chinois :

Dans la vibration du corps, la peinture recueille
l’énergie de la vie.

Beauté !

Peinture du plasticien français Francis Raphaël Jacq,

飞飞 de son nom chinois.

Après un apprentissage en Chine, il fait dialoguer les cultures française et chinoise.

Révéler la beauté de l’énergie du monde dans le corps nu !

Il encre son corps à coups de brosse : peinture à chaque fois originale. Vibration du corps, vibration de l’imaginaire : feuille de la plante, pétales de la fleur, ailes de l’oiseau..

Pour mémoriser chaque création, il se sert de son corps comme d’un sceau frappant le papier.


主题:活力

身体有了生命而存在,生命有了力量而充满活力,生命的力量能创造一幅幅具有活力的画卷,带给我们美好的感受。

法国画家Francis Raphaël Jacq ,他的中文名字 ——飞飞,他曾经到中国学过国画,从中得到了启发,自己独创了一种绘画技巧,这些画是他用墨汁涂在自己的身体上,然后用力将身体印在宣纸上,一张张画就这样印出来的,非常有创意。他的每一幅画都不尽相同,都能让你发挥不同的想象。