(1) Stéphane Via est également directeur de création interactive (www.lektum.com) et auteur du blog www.reduplikation.net


RÉSUMÉ DE LA THÈSE soutenu le 21 novembre à la Sorbonne par Stéphane Vial

De quoi la révolution numérique est-elle la révolution ? Qu’est-ce qui se renverse et se bouleverse, se réforme et se transforme, dans ce qu’on appelle la « révolution numérique » ? Pour y répondre, la révolution numérique est abordée du point de vue d’une philosophie de la technologie qui postule que notre être-dans-le-monde est fondamentalement conditionné par la technique, et l’a toujours été. 

Le premier niveau de réponse concerne la structure historique de la révolution numérique. L’hypothèse, c’est que la révolution numérique est un événement d’histoire qui s’inscrit dans le long processus de la machinisation de l’Occident et consiste en l’avènement du « système technique numérique ». 

Le second niveau de réponse concerne la structure phénoménologique de la révolution numérique. L’hypothèse, c’est qu’une révolution technique est toujours une révolution ontophanique, c’est-à- dire un ébranlement des structures de la perception et du processus par lequel l’être nous apparaît. Il en résulte un constructivisme phénoménologique, fondé sur la notion de phénoménotechnique, qui condamne définitivement la notion de « virtuel ». 

Le troisième niveau d’analyse concerne la structure ontophanique de la révolution numérique. L’hypothèse, c’est que l’ontophanie numérique est constituée de onze caractéristiques fondamentales : la nouménalité, l’idéalité, l’interactivité, la virtualité, la versatilité, la réticularité, la reproductibilité instantanée, la réversibilité, la destructibilité, la fluidité et la ludogénéité. 

Dès lors le rôle du design, comme activité phénoménotechnique qui façonne le monde, est défini comme essentiel dans la constitution créative de l’ontophanie numérique.